vendredi 15 mars 2019

Comte rendu de la réunion/débat du 9 mars

La réunion/débat que nous avons organisée samedi dernier (voir ici) a rencontré un franc succès: de 40 à 50 participants, sont venus échanger. Il y a longtemps que nous n’avions pas eu autant de participants, parents, sourds et professionnels , avec un bel horizon des solutions dans l’ex Haute Normandie, certaines personnes venant de l'Eure et même du Havre.

Après un mot de bienvenue du président, Sebastien Kramm, Cécile Sellier, membre de l'APEDAHN, a présenté l'objet de la réunion, à savoir faire un état des lieux de la situation de la prise en charge scolaire des enfants sourds dans la région, et discuter de la mise en place d'un PEJS au niveau local (voir ici pour le texte réglementaire).

Sa présentation a rappelé qu'il n'y a que deux PEJS "complets" pour l'instant en France, à Lyon et à Toulouse. Elle a présenté une synthèse des points clés du texte.

De nombreux témoignages de parents mais aussi de professionnels, dont les coordinatrices du PEJS collège (Lecanuet) et du PEJS lycée (Marcel Sembat) sont venux ensuite montrer la réalité du besoin: la situation n'est clairement pas satisfaisante, de nombreuses familles ont relaté des difficultés dans la prise en charge et la scolarisation de leur enfant, pénalisant leur scolarité future.

Les coordinatrices du PEJS collège  et lycée nous ont expliqué le fonctionnement des PEJS de chaque établissement. Malgré leur évidente bone volonté, des difficultés apparaissent à chaque rentrée:
  • les heures d'interpretariat, nécessaires sont à négocier à chaque rentrée (18h cette année, ce qui est trop peu);
  • la formation des AESH en LSF est faite sur leur temps libre;
  • la formation du personnel en LSF sur leur temps libre et à leur frais, sachant que la maitrise de la LSF requiert un réel investissement sur plusieurs années;
  • enfin, les postes d'AESH formés au public sourd ne sont pas pérennisés.

Ces coordinatrices font chaque année une sensibilisation au lycée Marcel Sembat pour les professeurs et les AESH volontaires de l'académie, qui a pour objectif d'expliquer les aménagements et la spécificité du public sourd. Un après midi est consacré à l'initiation à la LSF.

Mme Blondel, enseignante spécialisée, nous a aussi relaté les difficultés rencontrées lors de la création du PASS il y a quelques années : la classe (de type ULIS) a finalement fermé par absence de candidats.

Mme Ozouf de Liesse (service d'interprétariat) a relaté les difficultés que les interprètes de Liesse rencontrent dans leur pratique: comme le budget alloué est limité, il arrive que des enfants rencontrent les interprètes uniquement au moment d'un examen (brevet ou autre). Or certains enfants signants ont une langue des signes très partielle, rendant l'expérience difficile pour les deux: l'interprète peut avoir du mal à comprendre l'élève, et elle n'est pas sure que son message soit compris. Un partenariat formel établi avec le rectorat aurait pu sécuriser ces prestations, à la fois pour les interprètes et pour les élèves, mais le rectorat n'a jamais voulu s'engager.

Enfin, il a été rappelé que le texte sur les PEJS prévoit explicitement la coopération avec les associations locales et nationales représentatives. Il semble donc crucial que nous nous saisissions de cette opportunité pour réclamer aux institutions la mise en place d'un PEJS complet, avec des moyens adaptés. Par ailleurs, au niveau local, il semble que le nouvel inspecteur ayant en charge le PEJS souhaite faire le point sur son fonctionnement et les moyens alloués, avec l’appui des EMS.

La réunion s'est terminée en présentant le projet de lettre ouverte formulant cette demande. Elle sera adressé à tous les interlocuteurs concernés, en énumérant nos revendications, pour le meilleur accompagnement possible pour nos enfants.

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