Après une présentation du programme, la séance démarre par l'intervention de Mlle Vendrame, directrice du centre François Truffaut, qui nous présente cet établissement. Il se compose de différentes unités, dont l'une (SEEJS) accueille des enfants et adolescents sourds ayant des difficultés scolaires.
L'objectif est de favoriser l épanouissement de l'enfant en vue de l acquisition de l'autonomie en fonction de ses capacités et de son handicap. Le service est bilingue, LSF plus oral. La prise en charge est globale: pédagogique, thérapeutique et éducative. Pour l'orientation, trois parcours sont proposés: sur place, au sein de l’Idefhi (3 enseignants de l éducation nationale y sont détachés), en intégration au collège Fontenelle, ou en classe pré-professionnelle.
Quelques questions de la salle, sur le niveau exact en LSF des personnels intervenants auprès des sourds, et aussi sur la pérennité de la structure.Pour le premier point, un intervenant explique qu'il est difficile de quantifier ce niveau de façon globale. Mlle Vendrame a indiqué que en la structure est pérenne, l'éventuelle fermeture évoquée les années passées n'est plus à l'ordre du jour.
Mme Bryon, Inspecteur de l'Education nationale et conseillère technique auprès de Mme le recteur est ensuite intervenue pour présenter l'état des lieux de la scolarisation d'enfants en situation de handicap dans l'académie. Elle a ensuite détaillé les implications de la transformation UPI en ULIS.
L'idée principale des ULIS étant de permettre l'inclusion de jeunes en situation de handicap dans un dispositif collectif de l'EN en proposant une réponse de proximité. Cette proximité pouvant être en contradiction avec les compétences nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques tels que ceux rencontrés chez les jeunes sourds. (Voir ici le texte de référence).
Mme Bryon a été fort prudente dans son propos en ce qui concerne l'ULIS du collège Jean Lecanuet. Elle a insisté sur le fait que bien qu'en théorie, le public visé soit plus large, cette structure conserverait sa spécificité "surdité", et que les parents ne devaient pas s'inquiéter sur ce point.
M. Launay, Inspecteur de l'Education nationale s'est ensuite exprimé pour présenter le PASS, dont il est chargé de la mise en place locale. Il a rappelé les objectifs généraux, les moyens humains dégagés, et les perspectives pour les enfants.
Les questions ont été nombreuses, sur les plan géographique (est-il envisageable de créer des PASS dans d'autres villes de l'académie). Il a rappelé le contexte général difficile des moyens publics, mais ce n'est pas exclu à terme.
Il y a eu aussi eu des questions sur la situation au collège Lecanuet, vis-a-vis notamment des enfants oralisants et/on utilisant le LPC, en particulier pour les enfants qui ont construit la langue française en s'appuyant sur la LPC . Certaines familles qui ont fait le choix de l'oralisme sont insatisfaites et ont déploré le changement de dénomination, en expliquant que conserver ancienne dénomination ("pôle-LSF") aurait été plus clair.
M. Launay s'est défendu de privilégier à tout prix la LSF, en affirmant le respect du libre choix des familles. Il a aussi insisté sur les évolutions futures, la structure n'est pas figée, et des adaptations se feront au fur et à mesure en fonction du public accueilli.
M. Roudergues, directeur du centre Beethoven, est intervenu ensuite pour présenter ce centre, qui chapeaute trois établissements médico-sociaux: CAMSP, pour l'accueil de 0 à 6 ans, CRA et SESSAD.
Il a insisté sur le respect du choix des familles quant au mode de communication qu'il applique dans les trois établissement. Il a indiqué aussi que le dépistage précoce a eu pour conséquence d'augmenter considérablement les demandes pour le CRA.
Pour le SESSAD, il a rappelé qu'il a toujours souhaité préserver l'orientation "surdité" de l'établissement en ne refusant aucun dossier d'enfant sourd, bien qu'il ait de nombreux autres enfants souffrant de TSL (Troubles Spécifiques du Langage) sur liste d'attente.
Il a aussi indiqué que le nombre de jeunes enfants implantés est en très forte augmentation (80% des enfants du CAMSP), et qu'il semble logique de penser que ces familles ont fait le choix de l'oralisme, avec ou sans LPC.
Les débats se sont terminés tardivement vers 17h, après diverses interventions du public.
Au final, nous nous félicitons du succès de cette journée, qui a montré qu'il y a une vraie demande d'information sur ce thème. Les échanges furent riches, parfois tendus, on a senti des préoccupations fortes des familles, sur le thème du mode de communication principalement.
Même si tous les cas particuliers n'ont pu évidemment être traités, cette journée a aussi permis de mettre en présence les différents acteurs régionaux et quelques familles dans des situations difficiles.
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